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Dans une logique d’économie circulaire, le système de consigne refait progressivement son apparition. Apparu dans les années 1950, ce système s’est peu à peu éteint dans les années 90. Dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire, la secrétaire d’Etat Brune Poirson tente de faire revenir le système de consigne et de le généraliser au plastique, qui a actuellement un fort impact environnemental.

2020 : le système de consigne au cœur de l’économie circulaire

En juin 2019, la secrétaire d’Etat Brune Poirson a réuni à Strasbourg des élus, des ONG, des représentant des fabricants de produit afin de construire un comité de pilotage de la consigne. Dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire, le système de consigne tend à revenir sur le marché notamment dans le cas des bouteilles plastiques. En effet, la France est le 1er producteur mondial d’eau en bouteille et est un pays très consommateur. Le marché est d’environ 7,5 milliards de bouteilles en plastique et seulement 55% des bouteilles sont recyclés. (source Lemontri).

La consigne va avec l’achat d’un ou plusieurs objets dans un contenant. Elle consiste à faire payer à une personne, en même temps que son achat, une petite somme supplémentaire, appelée gratification. La personne récupère cette somme lorsqu’elle ramène son contenant vide. L’objectif de la mise en place d’une consigne est d’inciter l’acheteur à ramener son contenant afin de faciliter son réemploi, sa réutilisation ou son recyclage. Le système de consigne peut s’appliquer à de nombreux types d’emballages (verre, métal, plastique…), qu’ils soient réutilisables ou mêmes jetables.

Dans les pays voisins où ce système est en place, notamment en Allemagne les points de tri se trouvent la plupart du temps dans les grandes surfaces. Ce sont donc des entreprises de la grande distribution qui se chargent de la gestion des déchets, en France, la gestion des déchets est l’affaire des collectivités territoriales.

Un système qui pose de nombreuses questions

Le retour du système de consigne ne fait pas l’unanimité. En effet, entre la perte de revenus, le surdimensionnement des centres de tri… la fédération des entreprises du recyclage voit plutôt d’un mauvais œil ce projet de retour de la consigne. De plus, certains points ne sont pas encore totalement déterminés : où rapporter sa bouteille ? en magasin ou en borne publique ? qui installera ces bornes ? qui se chargera de collecter les cautions ? Beaucoup de questions restent encore à traiter dans les mois à venir. Certaines personnes sont réfractaires à ce projet car ce système entraîne obligatoirement un déplacement pour ramener les bouteilles vides dans les supermarchés ou points de collecte. Or, cette mesure est d’autant plus pénible pour les gens qui font leur course en ligne pour éviter tous ces désagréments et qui seront donc contraints de se déplacer.

L’Allemagne : un modèle du système de consigne

Notre voisin allemand est un modèle en terme d’utilisation du système de consigne. Cette habitude ancrée dans le quotidien en Allemagne est établie et appliquée uniformément dans tout le pays. Le résultat est sans appel, le taux de retour des emballages consignés s’élèverait aujourd’hui autour de 90%. Les allemands paient entre 8 et 15 centimes de consigne sur leurs boissons (canettes en aluminium, briques, bouteilles plastiques…) et rapportent ensuite leurs emballages dans des points de collecte disponibles dans presque tous les points de vente, moyennant un bon d’achat ou un remboursement. Les allemands disposent de deux types de bouteilles : d’une part, celles à usage unique qui nuisent à l’environnement et d’autre part, celles qui sont réutilisables. Aucune loi ni réglementation n’oblige les consommateurs à rendre les contenants usagés, tout dépend du bon vouloir de chacun et leur conscience face aux enjeux écologiques.